CAMPYLOBACTER ET NOTAMMENT CAMPYLOBACTER JEJUNI

 

I.          Epidémiologie         *

II.        Comment agit-il?   *

III.       Carte d’identité du germe            *

IV. Sites internet traitant du germe *

 

 

  1. Epidémiologie

 

Tableau du nombre de cas déclarés ou suspectés de Campylobacter selon les pays.

 

Pays

Source de l'information

Année

Cas déclarés pour 100.000 habitants

Cas présumés pour 100.000 habitants

Allemagne (Saxe)

EUROSURVEILLANCE

1999

86

 

ANGLETERRE

EPI-INSIGHT

1999

104,9

 

ANGLETERRE

Microbiological Safety of Food funders Group

2001

86

655

AUSTRALIE

Australia’s notifiable diseases status, 1998

1998

108

 

AUSTRALIE

Communicable Diseases - Australia

2000

118

 

BELGIQUE

Surveillance des Maladies Infectieuses par un Réseau de Laboratoires de Microbiologie 1999

 

1999

 

64

 

 

CANADA

Santé Canada

1998

47,1

 

Canada (New Brunswik)

Gouvernement du Nouveau Brunwik

1998

45,7

 

DANEMARK

DANSK ZOONOSE CENTER

1999

78

 

DANEMARK

EPI-NEWS

2000

83

 

ECOSSE

SCOTTISH OFFICE

1997

100

 

ECOSSE

SCOTTISH OFFICE

1999

116

 

ETATS-UNIS

FOODNET

1998

21,7

 

ETATS-UNIS

FOODNET Incidence of Foodborne illnesses

1999

17,3

 

ETATS-UNIS

CDC

2000

6

740

IRLANDE

EPI-INSIGHT

1999

57,5

 

NOUVELLE ZELANDE

MINISTERE DE LA SANTE

1998

3027

 

SUEDE

SWEDISH INSTITUTE FOR INFECTION DISEASE CONTROLE

1999

80,2

 

SUISSE

Office fédéral de la santé publique

2000

109

 

 

En Australie

Le nombre de cas était de 108/100.000 en 1998. Les enfants de 1 à 4 ans étaient les plus concernés avec 300/100.000 pour les filles et 370/100.000 pour les garçons. Dans ce pays, la progression des nombres de cas semble régulière depuis 1991 (années des premières statistiques trouvées sur Internet).

 

Au Danemark

Les statistiques montrent une stabilisation du nombre de cas de 1980 à 1992, et une constante progression depuis cette date.

 

En Ecosse

La même constance de progression est observée depuis 1989 avec une première baisse en 1999 (voir page suivante).

 

Aux Etats-Unis

Selon Incidence of Foodborne illnesses: 1999 data from FoodNet, on assiste plutôt à une baisse des cas entre 1997 et 1999 (passant de 25.2/100.000 à 17.3/100.000).

Un graphique montre une prévalence durant les mois de juin et de juillet (presque le double de cas par rapport aux autres mois).

 

En Suède

La prévalence est passée de 65 en 1995 à 80/100.000 en 1999.  C'est en Suède le principal germe pathogène, devançant même Salmonella qui est à 55/100.000 en 1999.

 

En Suisse

La progression a également été certaine de 1995 (70 cas pour 100.000) à 2000 (109 cas pour 100.000). Ces statistiques sont à comparer avec celles des Salmonelloses qui ont été identiques en 1995 mais qui sont devenues trois fois moins importantes que les infections à Campylobacter en 2000.

 

Aucun accident d'origine alimentaire n'a été à ce jour recensé en France.

Aux USA, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, les aliments responsables de Campylobactérioses sont représentés essentiellement par le lait cru, la viande de porc, les viandes de volaille crues et l'eau. Le germe peut survivre 2 à 5 semaines dans le lait de vache ou dans l'eau d'alimentation stockée à +4°C.

De larges épidémies ont été décrites, en particulier aux U.S.A à Bennington en 1978 où 3000 personnes (19% de la population) ont été touchées par l'eau non traitée, en Suède Centrale en 1980 (2000 personnes : origine, l'eau) en Grande Bretagne en 1981 où une école de près de 300 personnes ont été atteintes dont 234 enfants. En 80-82, 172 cas de campylobactériose étaient dûs à du lait cru aux USA ; c'est l'une des toxi-infection les plus courantes aux USA. Certains de ces accidents ont une allure épidémique, notamment quand l'aliment responsable est le lait cru.

 

Aliment associé

Les épidémies apparaissent à la suite d'une mauvaise cuisson de la volaille (barbecue) ou à la suite de la recontamination après cuisson.

C. jejuni contamine fréquemment les cuisses de poulets froids, du fait que ce germe se trouve déjà naturellement dans l'intestin de l'animal (70 à 90 % selon le CDCP). Le lait froid est également une source d'infection. L'eau non traitée est aussi une source d'infection.

 

Traitement

Les antibiotiques les plus souvent prescrits sont l'érythromycine (ou la néomycine) dans les entérites et les aminosides dans les septicémies. L'antibiogramme est souvent nécessaire.

On constate cependant de plus en plus de résistances.

Ex le graphique suivant  de la FDA :  Ciprofloxacin résistance in Campylobacter jejuni (1995 à 2000)

UNIVERSITE DE PURDUE  OCT 2000  CAMPYLOBACTER BACTERIA RESISTANCE TO DRUGS ON RISE WORLDWIDE

CDC FEV 2001 Quinolone and Macrolide Resistance in Campylobacter  jejuni and C. coli: Resistance Mechanisms and Trends in Human Isolates

 

 

  1. Comment agit-il?

La dose infectieuse peut être très basse, à partir de 100 cellules. C. jejuni vit dans l'intestin humain (diarrhées). En clinique humaine C. fetus subsp. fetus est isolé d'hémo-culture chez des patients immunodéprimés mais ce sont surtout les cas de diarrhées et de septicémie à C. jejuni - c. coli, fréquents chez les enfants de moins de 5 ans, qui ont attiré l'attention sur ce groupe de germes. Le genre Campylobacter s'est enrichi récemment d'une nouvelle espèce C. pylori, associé à la muqueuse gastrite et dont le rôle dans les gastriques et certains ulcères est actuellement très discuté.

Heureusement ces microorganismes sont fragiles : Campylobacter est une bactérie exigeante et fragile : elle ne se cultive que sur milieux riches (au sang), en microaérophilie ou anaérobie, jamais à température ambiante. Inactive sur les glucides. Catalase +, oxydase +. Toujours parasite. Leur nombre diminue rapidement dès qu'une légère dessiccation apparaît. Au congélateur à -18°C, les C. jejuni/coli disparaissent assez rapidement.

Au moins deux exotoxines sont produites, dont une cytotonique (CJT) thermolabile ou entérotoxine et une cytotoxine. L'entérotoxine est une protéine de 60 à 70.000 de poids moléculaire, inactivée à 56°C en 1 h ou à 96°C en 10 mn, partiellement inactivée à pH 4 et complétement détruite à pH 2 et 8 ; l'activité toxique de la toxine brute est progressive perdue après stockage de 1 mois à +4°C ou d'une semaine à -20 ou -7°C. Cette toxine est très voisine de la toxine cholérique (CT) et de la toxine LT d'escherichia coli sur le plan biologique (adénylate cyclase), immunologique et pour son affinité aux récepteurs cellulaires (GM1).

L'incubation est longue (2 à 5 jours) même dans les meilleures conditions (microaérophilie, 37°C). (2 à 10 jours selon "Tube digestif" de H.LECLERC et l'USDA).

Accidents digestifs provoqués par Campylobacter jejuni/coli : ils sont dominés par la diarrhée constante, aqueuse ou muqueuse, malodorante et explosive (jusqu'à 20 selles par jour), du pus, du mucus, du sang, apparaissent parfois après 2 à 3 jours. Des douleurs abdominales fréquentes, la fièvre est courante mais inconstante (40°C) (38-38.5°C Selon "Tube digestif" de H. LECLERC, elle est associée à une faiblesse générale et à des céphalées. Quelques fois il y a vomissements. La durée de la maladie est habituellement 2-10 jours, mais les symptômes de crampes abdominales peuvent persister jusqu'à 3 mois après l'infection.

Selon la description de "TECHNIQUES D'ANALYSE N°3", l'ordre des symptômes est le suivant : fièvre et faiblesse, puis nausées et crampes, puis seulement diarrhées.

Il peut y a avoir des complications : Septicémie, hépatite, pancréatite (infection du sang, du foie et du pancréas respectivement) et l’avortement. Les complications post-infectieuses peuvent comprendre l’arthrite (inflammation douloureuse des articulations pouvant durer plusieurs mois) et des troubles neurologiques, comme le syndrome de Guillain-Barré, une forme de paralysie de type poliomyélitique pouvant aboutir à des troubles respiratoires et neurologiques graves, voire le décès dans un nombre de cas réduit mais significatif.  (Extrait de Aide-Mémoire N° 255 - OMS). Ce syndrôme affecte en moyenne 4000 personnes par an aux Etats-Unis (chiffre 1998 de l'Université de Wisconsin).

Campylobacter fetus subsp fetus est responsable de formes septicémiques, de méningite, de cholécystite, d'arthrite et du syndrome de REITER ; l'hyperthermie est de règle. Ces symptômes de complication sont très rares et atteignent les immuno-déprimés et les femmes enceintes. La mortalité de C. jejuni est de l'ordre de 0.1 %.

Selon une étude officielle (USA Estimated Annual Costs of Campylobacter-Associated Guillain-Barré Syndrome), le coût annuel du traitement de Campylobacter était de 6 à 36 Milliards de francs aux Etats-Unis en 1995, ce qui en fait le pathogène microbien le plus coûteux. 

 

  1. Carte d’identité du germe

En 1963, SEBALD et VERON proposent de les baptiser Campylobacter.

Les Campylobacter sont de forme incurvée ou hélicoïdale, très mobiles grâce à une ciliature polaire. Petits bacilles de 0.2-0.8 um de large et 0.5-5 um de long. Un seul flagelle polaire. Gram -. GC % : 30-34.

Le genre comprend 5 espèces et des sous-espèces avec C. fetus comme espèce type et l'espèce incertae sedis C. fecalis. Au total, on peut compter plus de 100 variétés différentes de Campylobacter.

C. fetus subsp. fetus (vibriose vénérienne) est un commensal de l'intestin de divers animaux, pouvant causer "l'avortement sporadique" du bétail (ovins et bovins) ; ils sont extrêmement fréquents dans les matières fécales des animaux : ovins, bovins, porcins, oiseaux sauvages, rongeurs, chiens, chats... environ 70 % des porcs.

 C. fetus subsp. venerealis provoque la "stérilité enzootique" des bovidés. C. fetus intestinalis (vibriose sporadique) commensale des tubes digestifs bovins, ovins et oiseaux. Les espèces C. jejuni et C. coli sont des hôtes intestinaux normaux des bovidés, des porcs et surtout des volailles, responsables aussi de dysenterie et de "hépatite des volailles" et de l'entérite hémorragique du porc.

 

SITES INTERNET TRAITANT DU GERME

 

Informations générales sur le germe

 

J.P. Euzéby : Dictionnaire de bactériologie vétérinaire
http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/cc/campylobacter.html

http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/cc/tcampylo3.html (nouveauté 07/07/01)

 

http://www.cdc.gov/ncidod/dbmd/diseaseinfo/campylobacter_g.htm

 

http://vm.cfsan.fda.gov/~mow/chap4.html

 

Conférence prévue : Campylobacter, Arcobacter and Helicobacter - UNIVERSITY OF STRATHCLYDE (Royaume-Uni) 10 -13 JULY 2000
http://www.sfam.org.uk/meetings/sconf2000.htm

 

Sites contenant des rapports et études :

 

Risk Profile for Pathogenic Species of Campylobacter in Denmark
The Danish Veterinary and Food Administration
The Division of Microbiological Safety
September 14th, 1998

http://www.lst.min.dk/publikationer/publikationer/publikationer/campuk/cameng_ref.doc

 

Campylobacter and Salmonella in open reservoirs for drinking water production
Medema GJ ; Schets FM
http://www.rivm.nl/search?NS-search-page=document&NS-rel-doc-name=/bibliotheek/rapporten/149103002.html&NS-query=campylobacter&NS-search-type=NS-boolean-query&NS-collection=RIVM%20Website&NS-docs-matched=10&NS-doc-number=1

 

ROYAUME UNI - ADVISORY COMMITTEE ON THE MICROBIOLOGICAL SAFETY OF FOOD INTERIM REPORT ON CAMPYLOBACTER. RECOMMENDATIONS AND GOVERNMENT’S RESPONSE

http://www.doh.gov.uk/pub/docs/doh/campylobacter.pdf

 

New surveillance scheme for the gut infection Campylobacter
http://www.phls.co.uk/news/bulletins/000519id.htm1

http://www.phls.co.uk/facts/Gastro/campy.htm

 

Epidemiological studies on Campylobacter serotypes from sporadic cases and outbreaks in Wales, April 1996-March 1997
http://www.invs.sante.fr/epiet/seminar/1997/nylen.html

 

Danish annual zoonosis report 1999 (chapitre Campylobacter)

http://130.226.165.6/annualreport1999/003.html#Anchor-39842

 

USA Estimated Annual Costs of Campylobacter-Associated Guillain-Barré Syndrome
http://151.121.66.126/epubs/pdf/aer756/

 

Campylobacter Isolates in the United States, 1982-1986*
http://www.cdc.gov/epo/mmwr/preview/mmwrhtml/00001764.htm

 

Campylobacter jejuni—An Emerging Foodborne Pathogen
http://www.cdc.gov/ncidod/_vti_bin/shtml.dll/EID/vol5no1/altekruse.htm/map1

 
Dispatches Integronlike Structures in Campylobacter spp. of Human and Animal Origin
http://www.cdc.gov/ncidod/eid/vol6no1/lucey.htm

Salmonella and Campylobacter Illnesses on the Decline
http://www.cdc.gov/od/oc/media/pressrel/r990311.htm

 

Fast Tests for Campylobacter
http://www.ars.usda.gov/is/AR/archive/mar99/campy0399.htm

Office of Policy, Program Development and Evaluation
National Advisory Committee on Meat and Poultry Inspection
Developments in the Campylobacter Program
http://www.fsis.usda.gov/OPPDE/nacmpi/Developments%20in%20the%20Campylobacter%20Progam.html

 

Statistiques de campylobactériose à Montréal
http://www.santepub-mtl.qc.ca/Mi/Campy/

Rapport sur la surveillance canadienne intégrée de Salmonella, Campylobacter et Escherichia coli pathogène pour l'année 1995

Cas de Campylobacter chez les humains

Relevé des maladies transmissibles au Canada - Supplément   Vol. 24S5    septembre 1998

http://www.hc-sc.gc.ca/hpb/lcdc/publicat/ccdr/98vol24/24s5/24s5c_f.html

 

Sensibilité aux antimicrobiens de Campylobacter jejuni et de Campylobacter coli prélevés sur des humains et des volailles en Ontario.
http://www.gov.on.ca/OMAFRA/french/livestock/animalcare/amr/facts/valdivieso.htm

 

Campylobacter et son épidémiologie chez les poulets d'engraissement en Suisse
http://www.admin.ch/bvet/forschung/d/berichte_publikationen/mehrjahresberichte/080.html

 

En Australie en 1998

http://partners.health.gov.au/pubhlth/cdi/cdi2311/cdi2311c.htm

 

A FIVE YEAR REVIEW OF CAMPYLOBACTER INFECTION IN QUEENSLAND

http://www.health.gov.au/pubhlth/cdi/cdi2022/cdi2022c.pdf

 

The Food Safety Consortium Newsletter Vol. 8, No. 1  Winter 1998 Campylobacter Attracting Attention, Showing Resistance
http://www.uark.edu/depts/fsc/news.winter98.html

Report on UK publicly-funded research relating to Campylobacter
http://www.foodstandards.gov.uk/research/campylobacter.htm

 

 

Références bibliographiques de l'OMS :

http://www.who.int/emc/diseases/zoo/vphpublications/campylobacteriosis.html

Listing of  WHO Documents on Veterinary Public Health, Zoonoses and Preharvest Food Safety 1980-1999
Food Hygiene-Campylobacteriosis:

Control and Prevention of Campylobacter Infections - Suggestions for the Design, Conduct and Analysis of an Epidemiological Study aimed at Identification of Risk Factors for Campylobacter Infections in Humans, 1998, WHO/EMC/ZOO/98.3.

Report on a WHO Consultation on Epidemiology and Control of Campylobacteriosis in Humans and Animals, Bilthoven, The Netherlands, 25-27 April 1994, WHO/CDS/VPH/94.135.

Report of the WHO Consultation on Veterinary Public Health Aspects of Prevention and Control of Campylobacter Infections, Moscow, Russian Federation, 20-22 February 1984, WHO/CDD/FOS/84.1. 

 

 

 

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